Un litige se produit lorsque le titulaire d'un compte bancaire contacte sa banque pour contester un paiement qui vous est destiné. Les motifs d'une telle contestation peuvent être nombreux. Lorsqu'un litige est ouvert, le processus peut varier légèrement selon le réseau de cartes, mais suit généralement un schéma standard :
Lorsque le titulaire d'un compte conteste un paiement, votre plateforme :
Votre plateforme vous aide à contester le litige, mais elle n'a aucune influence sur le résultat, qui relève de la seule discrétion de la banque du propriétaire du compte.
Parfois, votre plateforme vous envoie des notifications préalables à l'ouverture d'un litige. Ne négligez pas ces notifications :
Les alertes de suspicion de fraude sont des avertissements générés par les systèmes Visa TC40 et Mastercard SAFE. Les émetteurs de cartes peuvent vous les transmettre pour signaler des paiements qu'ils estiment frauduleux.
Les alertes de suspicion de fraude ne nécessitent pas d'action ni de réponse de votre part. Vous pouvez décider par vous-même de rembourser le montant prélevé afin d'éviter l'ouverture d'un litige, ou vous pouvez attendre de voir si un litige est effectivement ouvert. Si la plupart des alertes de suspicion de fraude se terminent par un litige pour fraude sans action de votre part, 20 % d'entre elles seront sans suite.
Malgré ces statistiques, il n'est pas forcément judicieux de procéder à un remboursement pour toutes les Alertes de suspicion de fraudes. En effet, si vous émettez des remboursements de façon trop systématique, vous risquez de rembourser des transactions qui n'auraient jamais abouti à un litige.
En toute logique, la meilleure façon de procéder est d'émettre un remboursement directement lorsque le montant du prélèvement est peu ou prou égal aux frais de litige. Il sera probablement par contre peu utile d'effectuer un remboursement direct pour des prélèvements au moins 35 % supérieurs au montant de vos frais de litige.
Situations dans lesquelles le remboursement est plus pertinent
La stratégie de remboursement optimale exposée ci-dessus connaît toutefois une exception : lorsque vous avez des raisons de croire que le litige aura des conséquences négatives sur votre entreprise.
Si l'une des conditions décrites à la section Bonnes pratiques pour prévenir la fraude s'applique à votre situation, il sera plus judicieux de mettre en place davantage de remboursements en cas d'alertes de fraudes précoces.
Bien qu'il s'agisse d'alertes dites précoces, il est possible qu'elles surviennent après l'ouverture d'un litige sur un paiement. Généralement, cela s'explique par la séparation des systèmes utilisés par les réseaux pour les alertes et le traitement des litiges, qui ne sont pas forcément synchrones.
Certains réseaux de carte lancent une phase préliminaire avant l'ouverture officielle d'un litige et d'une contestation de paiement. Cette phase préliminaire est communément appelée « demande d'informations », ou parfois « récupération d'informations ». American Express et Discover sont les réseaux qui utilisent cette phase le plus fréquemment. Mastercard et Visa n'y recourent plus.
Durant la phase de demande d'informations, la banque du titulaire de la carte demande des clarifications quant à la transaction, bien souvent parce que le titulaire ne reconnaît pas le libellé sur son relevé. Vous pouvez alors résoudre le problème sans avoir à régler de frais de litige, soit en fournissant des preuves suffisantes pour apporter une réponse à la demande selon le type de litige, soit en effectuant un remboursement intégral. Notez que les demandes d'informations sur des paiements partiellement remboursés peuvent aboutir à une contestation de paiement.
Contestations de paiement irréfutables
En cas de paiements par carte Discover, votre incapacité à répondre à une demande d'informations peut signifier, pour l'émetteur, que vous acceptez implicitement la réclamation, ce qui aboutira à une contestation de paiement officielle, probablement impossible à gagner. À moins que vous n'acceptiez d'endosser la responsabilité de ce litige, répondez toujours immédiatement aux demandes d'informations, et mettez tout en œuvre pour résoudre les problèmes à l'amiable avec votre client dès cette étape.
Si une demande d'informations a été ouverte pendant 120 jours et ne s'est pas transformée en contestation de paiement, elle sera indiquée comme clôturée. Vous pourrez alors être sûr que le réseau de carte n'ira pas plus loin. Lorsque vous « remportez » l'affaire, aucune mention expresse ne l'indique sur la demande d'informations.
Lorsqu'un titulaire de compte ouvre un litige officiel (que ce dernier fasse suite à une demande d'informations ou non), il déclenche une contestation de paiement. Le réseau de cartes prélève alors les fonds associés au litige de votre solde et les conserve jusqu'à la résolution du litige. Cette contestation peut concerner l'ensemble ou seulement une partie du montant de la transaction.
L'ouverture d'un litige déclenche plusieurs processus :
Les réseaux de cartes autorisent généralement les titulaires de cartes à ouvrir des litiges dans un délai de 120 jours à compter de la date du paiement. Cependant, certains secteurs, tels que le tourisme ou la billetterie événementielle, dans lesquels le paiement peut être effectué bien avant la tenue de l'événement, ont tendance à mettre en place des délais plus longs. Souvent, lorsqu'un client effectue un paiement pour un événement qui se produira à une date ultérieure (par ex. un voyage, un rendez-vous avec un professionnel ou un événement), le délai commence à compter de la date de l'événement, et non pas de la date de la transaction.
Suite à la création de la contestation de paiement, vous disposez d'un délai limité (habituellement de 7 à 21 jours, selon le réseau de cartes) pour répondre au titulaire de la carte.
Si vous envoyez des preuves, l'émetteur dispose également d'un délai limité (habituellement de 60 à 75 jours, selon le réseau de cartes) pour les évaluer et décider de l'issue à donner.
Le cycle de vie complet d'un litige, de son ouverture à la décision finale de l'émetteur, peut durer entre deux et trois mois. Aucune mesure ne peut être mise en œuvre par une entreprise pour accélérer ces délais, mis à part l'acceptation du litige sans réserve.
Une fois que le litige a été traité, l'émetteur peut l'infirmer en votre faveur ou maintenir sa position en faveur du titulaire de la carte.
Dans le premier cas, le montant du paiement vous est restitué par l'émetteur, mais les frais de litige ne vous sont pas remboursés.
Dans le deuxième cas, rien ne change de votre côté, aucuns fonds ne vous sont transférés. Les délais de remboursement au titulaire de la carte relèvent de la seule discrétion de l'émetteur.
Les frais de litige s'élèvent à 15 USD (ou à un montant équivalent dans la devise locale). Ces frais sont déduits du solde de votre compte lorsqu'un titulaire de carte ouvre un litige.
Pour les entreprises qui font partie de l'Espace unique de paiement en euros (SEPA), ces frais ne sont pas appliqués pour les transactions qui transitent par le réseau CB (Cartes bancaires).
Certains types de litiges ne peuvent pas être contestés, conformément aux règles établies par le réseau de cartes qui procède à leur traitement. En général, ils sont immédiatement considérés comme perdus, et vous n'avez aucune possibilité de présenter des preuves à l'émetteur.
Le montant contesté peut être inférieur ou supérieur au montant initial du paiement. Le tableau suivant décrit les motifs les plus fréquents expliquant cette différence.
SCÉNARIO |
DESCRIPTION |
EXEMPLE |
Conversion de devises |
Si la devise du paiement nécessite une conversion (par exemple, lorsque la devise du marchand est différente de celle de l'acheteur), le taux de change au moment de l'achat est probablement différent du taux en cours lors de l'ouverture du litige. Cela induit un écart entre le montant du litige converti et celui de la transaction d'origine. |
En janvier, un client aux États-Unis effectue un achat de 100 EUR auprès d'une entreprise située en Irlande. Une conversion est alors réalisée sur le compte en dollars américains du client. Le montant de la transaction s'élève alors à 113,74 USD. En avril, le client conteste le paiement de 113,74 USD, mais le taux de change n'est plus le même : la contestation concerne donc un paiement de 107,86 EUR, et non le montant initial de 100 EUR. |
Paiements récurrents |
Parfois, lorsque le titulaire d'un compte conteste plusieurs paiements au sein d'un plan d'abonnement récurrent, sa banque crée un seul litige pour le montant total au niveau de l'un des paiements. Dans de rares cas, cela peut aussi se produire pour des paiements non récurrents. |
Le titulaire d'un compte conteste trois paiements récurrents de 50 USD, mais la banque émet un litige de 150 USD regroupé sur l'un des trois paiements. |
Litiges partiels |
Un propriétaire de compte conteste uniquement une partie du montant de la transaction. |
Parmi plusieurs produits achetés, un seul article est endommagé, le propriétaire du compte ouvre donc un litige afin d'être remboursé pour cet article uniquement. |
Paiements partiellement remboursés |
Une entreprise a effectué un remboursement partiel, mais le titulaire de compte conteste l'ensemble du paiement. Consultez notre section Litiges concernant des paiements partiellement remboursés pour plus d'informations sur l'envoi de preuves visant à contrer ce type de litige. |
Un propriétaire de compte contacte directement une entreprise et celle-ci rembourse une partie de l'achat initial, car l'un des articles achetés est endommagé. Le titulaire du compte conteste ensuite la totalité du montant de l'achat. |
Une fois les preuves fournies, le prochain avis de l'émetteur de carte constitue la décision finale. Le statut du litige (remporté ou perdu) est mis à jour et vous en serez informé sur votre compte ou par e-mail, dès que l'émetteur aura rendu sa décision.
La décision est alors définitive pour toutes les parties. Vous ne pouvez pas contester un litige perdu, mais votre client ne peut pas non plus contester un litige résolu en votre faveur.